Et oui malheureusement : ça arrive.
Certains enfants ayant fait hijra (expatriation) avec leurs parents, décident, une fois “adulte”, de repartir en France (ou en Europe).
Ce n’est évidemment pas ce que l’on souhaite, qu’Allah nous en préserve.
Du coup, dans ce nouvel article, on va énumérer les 7 causes à faire pour éviter cette épreuve.
On va se placer d’un point de vue d’un enfant, afin de mieux cerner les problèmes, de mieux les comprendre pour, in chaa Allah, les éviter.
Le Contexte
L’enfant est “déraciné”.
Plus il part tard, plus il aura fait ses “racines” en France (ou en Belgique ou ailleurs !), et donc : plus difficile sera le changement.
Il a sûrement des habitudes du style :
- voir la famille régulièrement,
- avoir certains copains,
- avoir des activités physiques
- etc
Tout à coup, il perd toutes ses habitudes pour vivre dans un autre pays où… il ne connaitra plus personne, et où on ne parle pas forcément bien sa langue.
De plus, il est perçu comme un étranger.
Il voit ses parents, parfois préoccupés par la recherche du risq, par le déracinement aussi.
Papa et Maman ont aussi quitté leurs amis, leurs familles…
1. S’épanouir soi-même en hijra.
S’il voit ses parents stressés et moins disponibles qu’avant. Il va forcément interpréter que “c’était mieux avant”.
Mais si ton enfant te voit plus épanoui(e), plus serein(e) et heureux(se)… Nul doute qu’il le ressentira aussi (surtout les plus jeunes).
Et maintenant tu te demandes sûrement : ok d’accord… Mais tu nous dis pas comment s’épanouir en hijra ? Ah ça, ça sera le sujet d’un autre article in chaa Allah (on ne va pas tout mélanger !)
Donc, continuons :
Cet enfant, on veut le préserver. Certains choisissent l’école à la maison, d’autres des écoles privées françaises ou avec un enseignement français, d’autres un entre deux du style : établissement CNED.
La cause principale ? Il n’a pas le niveau en arabe.
Tu le sais peut-être, si tu as l’habitude de me lire : je fais l’école à la maison.
Je vois certains enfants qui suivent aussi ce mode de vie, vivre un peu “à l’écart”.
Mais c’est aussi parfois le cas, même si on fréquente des établissements, français ou marocains en fait…
Par exemple : si on est véhiculé, qu’on fait ses courses uniquement à Marjane, Ikéa et Décathlon…
Si on ne fréquente que des enfants de mouhajirouns…
Une fois grand, que connaitra cet enfant de la société marocaine ?
En essayant de lui donner le même mode de vie qu’en France, à essayer coûte que coûte de garder nos vieilles habitudes, à ne fréquenter que des expats (ou quasiment) et à ne parler qu’en français….
Oui, c’est ça : il ne connaitra pas grand-chose.
Et souviens-toi à quel point c’est angoissant de devenir “adulte”, de rentrer dans le monde du travail…
Alors si en plus, il a la charge de devoir s’adapter à une société qu’il ne connait pas…
C’est tellement compliqué ! Ce qui explique cette envie de retour en France après l’expatriation…
2. Sortir un maximum les enfants.
Pas pour aller à Marjane ou aux activités sportives (que seuls les marocains très aisés peuvent se permettre).
Pour la vraie vie :
- Prendre le taxi, le bus…
- Faire des courses au hanout (petites épiceries),
- Aller au souk et demander les prix
- Prier régulièrement à la mosquée
Tu dois être une personne sociable pour que tes enfants le deviennent aussi.
Fais connaissance avec tes voisins et ne reste pas qu’entre mouhajiroun.
Je comprends cette envie de se regrouper dans certains quartiers, mais, en réalité : c’est une très mauvaise idée.
Certains vont se dire “non mais moi, c’est difficile, je suis introverti(e)”
C’est mon cas aussi.
Je fais des efforts et ça prend du temps, bien sûr !
Ça prendra plus de temps qu’une personne qui ne l’est pas, mais ce n’est pas grave : le principal, c’est de faire les causes et d’entraîner vos enfants.
Lorsque je suis restée seule avec eux, pendant 6 mois (voir l’article hijra femme seule), je ne voulais pas parler aux marchands qui, la plupart du temps, sont des hommes.
Je disais à mes garçons (7 et 5 ans à ce moment-là) : Allez voir tonton, vous dîtes “assalam 3leykoum 3ammi. Bghit khamsa diel khoubzet, 3afek” et n’oubliez pas de dire “choukran !”
C’était comme une pièce de théâtre que l’on répétait à chaque fois qu’on avait des choses à acheter chez l’épicier. Je me mettais un peu en retrait, je saluais de loin le commerçant et j’attendais….
Quand ils revenaient, je les questionnais : « Tu as bien passé le salam ? Tu as dis 3afak ? «
Au départ, c’était moyen (ils oubliaient souvent les politesses). Mais à force de répéter, c’est devenu de plus en plus naturel et normal pour eux.
Aujourd’hui alhamduliLlah mes enfants sont très sociables et surtout, ils connaissent énormément de personnes (voisins, commerçants, prieurs de la mosquée…) bien qu’ils soient scolarisés à la maison Allahumma baarik.
3. Parler l’arabe marocain
Faites l’effort de l’apprendre à vos enfants, vraiment. Et si vous ne le connaissez pas, apprenez-le.
Ça a l’air évident et pourtant… Bon nombre de mouhajiroun ne le parlent pas du tout et pensent que connaitre le Fousha (arabe littéraire) c’est suffisant.
Ils se trompent.
Tout le monde ne parle pas français, ni arabe littéraire. Et de toute façon, même si c’était le cas…. Tu seras TOUJOURS perçu comme un étranger. Et tes enfants aussi…
Et quand on est perçu toute sa vie comme un étranger, c’est compliqué de trouver sa place.
Alors que j’étais justement en train d’écrire cet article, mon fils ainé (10 ans) me dit :
« Tu sais quoi maman, je suis vraiment content de parler darija. Je me sens intégré . Avant, je pensais à repartir en France, mais maintenant j’ai plus envie”
Moi, choquée : “Ah bon ? T’as déjà pensé à repartir ?«
Il m’a répondu “oui pour me marier ou j’sais pas… et revenir après«
T’as compris là c’est clair : on ne peut pas ne pas apprendre le darija. Qu’Allah nous facilite.
Moi j’apprends avec Blabla Darija et je ne peux que recommander ce programme ! Mes enfants sont heureux d’apprendre de nouveaux verbes, de nouveaux mots ou des expressions qu’ils pourront ressortir aux voisins !
4. Dire la vérité sur ce qu’il se passe en France
C’est délicat de parler d’homosexualité, de transgenrisme et tous ces trucs “chelous” mais le monde est devenu une grande fitna et un de ces jours, ils le découvriront certainement.
C’est donc à nous de leur inculquer le mal (pour éviter in chaa Allah qu’ils ne tombent dedans).
On peut leur expliquer le rôle de la franc-maçonnerie et les plans anti-religion… Dès qu’ils sont en âge de le comprendre.
Récemment, mon fils a expliqué à notre gardien que dès l’école on dit aux enfants « tu peux être une fille ou un garçon, c’est comme tu veux” Le gardien était choqué, il lui a dit “je ne pensais pas que c’était comme ça ! Je pensais que c’était bien !”
Et malheureusement, beaucoup de Marocains ont cette image dorée de la France.
Il y a des aides, il y a des lois “carrées”…
Ils imaginent que là-bas il y a une vraie justice et qu’il n’y a pas de corruption… Ils imaginent quoi …!
Et malheureusement si nous, nous n’expliquons pas clairement à nos enfants pourquoi nous sommes partis (pas seulement “la hijra est obligatoire”), ils risquent de rencontrer des personnes qui vont leur envoyer comme message : « La France c’est super, tu as de la chance d’être français, j’aimerais bien pouvoir aller en France, moi ! »
5. Leur apprendre l’entreprenariat
Un bon moyen pour que tes enfants restent au Maroc à l’âge adulte est de leur transmettre l’esprit entrepreneurial et de les rendre financièrement autonomes.
En leur montrant qu’ils peuvent prospérer ici, tu supprimes le mythe selon lequel la réussite ne serait possible qu’en France (ou en Europe).
Ils peuvent commencer très tôt :
- à résoudre des problèmes
- à être autonomes, y compris dans la gestion de leur argent de poche
- à repérer des besoins nos satisfaits dans leur environnement…
Et puis pourquoi pas, commencer dès le plus jeune âge à comprendre qu’on peut travailler sur internet et gérer un business en ligne !
Si ça t’intéresse un article sur comment développer un esprit entrepreneurial chez les enfants, n’hésite pas à me le dire en commentaire.
6. Ne pas rentrer France…
Pour y passer tous les étés.
Non, la France n’est pas un pays de vacances…. La France est un pays de shirk, anti-islam.
Ne pas retourner en France pour le moindre problème : « je suis malade », « je veux profiter de la carte vitale », « je suis enceinte », « je veux me faire bien diagnostiquer »...
L’image que vous renvoyez en agissant comme ça c’est que vous n’êtes pas totalement à l’aise dans votre pays d’accueil. La France c’est « derrière », il faut tourner la page : c’est FINI.
Si de temps en temps vous souhaitez retourner voir de la famille, surtout s’ils sont malades etc…. Bien sûr ! Mais pas en mode « on va passer des vacances » du style : aller au Parc Astérix ou autres activités ludiques.
Non.
C’est plutôt l’état d’esprit : bon là y’a pas le choix… Je suis dégouté(e) de devoir rentrer mais il faut que je visite mes parents…. et vivement que je revienne au Maroc.
Vous devez être déchiré(e) de partir, de laisser un pays musulman pour un pays hostile où vous ne serez pas en sécurité (qui sait si la justice ne va pas vous tomber dessus pour une quelconque raison ?)
C’est ça l’état d’esprit qu’on doit adopter et faire ressentir à nos enfants.
Ce pays la France : ce n’est PLUS le nôtre et ALHAMDU LILLAH.
Le plus important
Elle devrait être la touuuuute première cause (mais le meilleur pour la fin comme on dit <3) c’est les duas (invocations) bien évidemment.
Rien n’est acquis. Ni la hijra, ni la guidée… Rien du tout.
Pense donc à invoquer souvent pour la guidée de tes enfants car les invocations des parents sont toujours acceptées.
Abdullah Ibn Mas’ud (qu’Allah l’agrée) a dit :
« Trois personnes dont l’invocation n’est pas rejetée : le parent, l’opprimé et le voyageur. »
(Rapporté par Ibn Abi Shaybah dans son Mussanaf)
Voilà, si tu penses à d’autres causes, partage- les nous en commentaire.
Qu’Allah guide nos enfants, dans l’obéissance et la piété.
Qu’Allah leur ôte l’envie de faire demi-tour et leur facilite leur intégration.
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Qu’Allah te préserve.
Soukayna.
Ça fait 8ans que j’ai fais la hijra au Maroc, 8 ans que je patiente dans l’injustice total, dans une situation financière plus que catastrophique (vêtements déchirés, santé catastrophique, beaucoup beaucoup beaucoup d’épreuves avec la famille, le mari, bref la totale).
Le qadar est que je dois repartir en France, car je n’arrive plus du tout a supporter les épreuves, j’en suis à bout psychologiquement et niveau santé aussi, ma santé me dit stop.
C’est dur pour moi, psychologiquement, de me dire que je vais devoir repartir en France, un certain temps du moins je l’espère et espérer refaire hijra au plus vite.
Malheureusement, tout m’a été bloquée pendant ma hijra, trop d’épreuves et je n’étais pas prête à tout ça.
C’est dur vraiment dur Allahou mousta’an.
Qu’Allah Azzawajel nous facilite et nous préserve
Salam 3leyki oukhti. Qu’Allah te facilite et te préserve de tout mal apparent et caché…
C’est souvent quand on arrive à bout que tout s’arrange (je te le souhaite).
Je sais à quel point c’est difficile de rentrer, qu’Allah nous en préserve.
Après si vraiment y’a pas d’autre choix… L’important, c’est que tu tires des leçons de cette expérience, et que tu retentes bi idni Llah.
Ne laisse pas ton cœur t’habituer là-bas et le sheitan te waswass (pour ne pas re-essayer).
Qu’Allah facilite à tous <3